David, explique nous le but de ta mission à San Francisco ?
L'objectif était très simple : entraîner un groupe de jeunes sélectionnés pour ce stage. Ils ont mis en place des championnats de middle school (11-14 ans) à high school (15-18 ans). À partir de ces championnats, ils réalisent une sélection pour créer une équipe de club. Ils sont structurés un peu comme les Français : ils font du handball dans les écoles et créent des équipes pour un championnat : la Youth League. L'idée est d'entraîner ces jeunes pour leur permettre de découvrir le handball à la française et notamment le handball à la montpelliéraine. Ce stage leur permet de progresser sachant qu'ils s'entraînent une fois par semaine à certaines périodes de l'année car il y a peu de structure : un gymnase sur San Francisco qui est situé à Fremont. Pour certains, ça leur fait une heure de voyage voire plus en venant depuis la baie de San Franciso.
Quel était le rythme du stage ?
Le stage, c'était : deux entraînements par jour pendant les trois jours. Un entraînement le matin de 10h à 12h et un l'après-midi de 13h à 15h. Les thèmes abordés le matin étaient orientés vers l'attaque avec du travail technique : relation entre passeur et tireur. Sur la fin, on passait sur des exercices plus collectifs avec la mise en palce d'une attaque et d'un jeu autour. Les jeunes étaient bien à l'écoute, ça s'est plutôt bien passé. L'après-midi était axé sur les principes défensifs individuels d'homme à homme. Quand on parle du style montpelliérain, il y a forcément du jeu rapide : on a effectué une séance de montée de balles. On a terminé par des matchs le dernier jour pour vérifier les mises en places abordées durant les deux jours notamment la défense 1-5 "homme à homme".
Comment est perçu le Montpellier Handball aux USA et en particulier à San Francisco ?
Dans le groupe de stagiaires, il y avait de jeunes Américains d'origine française qui sont nés aux États-Unis mais sont aussi français. Il y en avait quatre ou cinq qui étaient au lycée français de San Francisco et qui connaissaient très bien Montpellier. Ils sont fans et sont venus que pour ça. Certains avaient même la pression (sourires.). Les jeunes Américains connaissaient très peu voire pas du tout le Montpellier Handball. C'était l'occasion de leur remettre des posters en fin de stage pour faire connaissance avec l'équipe, les joueurs, etc. Ceux d'origine française leur ont montré et appris pas mal de choses.
Est-ce que tu as deviné un certain potentiel de développement du handball aux USA ?
Concernant les profils, il y a joueurs très intéressants. Le groupe se composait de joueurs de 2002 à 2008. Les générations 2004 et 2005 étaient les plus représentées.
Dans ces profils-là, j'ai pu voir un très bon profil chez les 2005 dans un poste d'arrière-pivot, deux ou trois très bons joueurs en 2004, des gardiens vraiment intéressants. On sent qu'il y a une culture du handball intéressante. Le MHB est très connu de leurs équipes seniors masculine et féminine qui s'entraînent deux fois par semaine. J'étais très attendu par les adultes alors que j'étais là pour les jeunes. Vu qu'il y a beaucoup de joueurs d'origine européenne, ils sont rentrés pendant les fêtes. Les adultes étaient très déçus mais les jeunes très heureux. J'ai eu droit à de petits cadeaux par les jeunes, c'était très agréable. Je pense qu'ils ont apprécié d'avoir un entraîneur professionnel venant d'un club comme Montpellier. Ils n'en ont jamais eu. Maintenant, on a des supporters à gérer outre-Atlantique.
Que ressors-tu de cette expérience ?
C'est une très belle expérience. C'est important de voir ce qu'il se fait un peu partout dans le monde. On s'aperçoit que des jeunes de 14, 15 ans, bien encadrés, ils peuvent faire de belles choses. C'est super intéressant de découvrir des potentiels dans un pays où ce n'est pas forcément la culture du handball. En perspective, ils ont les Jeux Olympiques de 2028 à Los Angeles. Je les ai challengés. C'est là-dessus que j'ai terminé mon intervention. S'ils voulaient porter un jour le maillot USA, c'est maintenant, c'est leur génération. En 2028, ils auront 23, 24, 25 ans. Pour eux, c'est maintenant. Ils m'ont regardé avec des yeux grands ouverts, un peu bizarrement, mais après ils ont été intéressés. Plusieurs jeunes m'ont posé la question pour savoir comment intégrer la MHB Academy.
Ton dernier mot ?
À titre personnel, j'ai pris beaucoup de plaisir avec les jeunes, avec Martin Bilelo (coach de CalHeat) que je remercie chaleureusement de m'avoir proposé ce challenge sur ce camp. J'espère qu'ils en garderont un bon souvenir. Merci à Martin ainsi qu'à Constance et son ami de m'avoir hébergé durant ce stage. C'était très sympa.
