Mohamed Soussi #39
Rappelons-nous, c’était en Juillet 2017, au plus fort de l’été, Mohamed Soussi qui sortait du mondial de Janvier avec la sélection tunisienne et venait de remporter le trophée du meilleur buteur du championnat de Tunisie avec le Club Africain de Tunis signe son contrat au MHB. Printemps 2018, Champion d’Europe. Il enchaîne en Septembre avec le Trophée des Champions et en Janvier 2019, après un match éclatant contre l’Autriche, il fait entrer son pays dans le top 12 mondial ! Une si belle histoire pour Momo qui avait choisi Montpellier pour gagner des titres et progresser. Il a su imposer sa rigueur, son sens du jeu, sa lucidité, son sourire également. Au centre ou à gauche, costaud en défense, il sait jouer de son bras en attaque pour contribuer aux victoires ou pour offrir des ballons de but à ses partenaires. Momo, c’est l’équipier modèle, fidèle à ses engagements, discret mais efficace. Pas une parole de trop et des encouragements à bon escient. Le #39 s’est fait une place à Montpellier, pour le meilleur et s’orientera vers de nouveaux projets la saison prochaine. A suivre…
« Je venais de Tunisie. Personne ne me connaissait. Grâce à une famille de supporters qui m’ont encouragé, grâce à des coéquipiers qui m’ont aidé, grâce à un staff technique qui m’a toujours poussé vers le haut. J’ai réussi à décrocher le plus prestigieux titre du monde (la ligue des champions). Merci à tous et à très bientôt à René bougnol. Mohamed »
Benjamin Afgour #33
Et s’il n’en reste qu’un… Ils étaient trois en provenance de Dunkerque; Benjamin est là, bien là, décidé à rompre le sortilège du troisième pour s’imposer en premier. Il a connu Ludo, partagé les temps de jeu avec le pivot égyptien Mohamed Mamdouh et le géant suédois Fredric Pettersson, qu’il retrouve pour une troisième saison. Du CREPS de Reims à l’USDK puis à Montpellier, « Chewbi » a cultivé la fidélité et l’adaptation : jeune prometteur, « fer de lance », deuxième couteau avant d’imposer sa touche personnelle au MHB et en équipe de France, tant la Ligue des Champions et le bronze européen meublent un coin de sa mémoire. Le temps lui a permis de prendre du recul sans pour autant qu’il perde la rage de vaincre ni le sens de l’amitié. Benjamin retournera vers des horizons nordistes dès juillet prochain.
« Je remercie le public qui a été nombreux à chaque match et qui a été un soutien incroyable et indéfectible pendant ces années au club. Je vous remercie également pour tout le courage et la force que vous nous avez donné. Nous aurions tous aimé vous dire au revoir dans un autre contexte mais parfois certains aspects sont inattendus et nous devons tous faire avec. Par ce message je vous souhaite de vivre encore beaucoup de belles émotions et aventures, je vous remercie encore. Nous nous recroiserons sur les terrains. Benjamin »
Nikola Portner #16
Il avait un nom, il s’est fait un prénom à Montpellier. Tout jeune à son arrivée, en deuxième rideau après Vincent Gérard, mais ce n’était pas pour lui déplaire tant il aime apprendre au contact des « anciens ». Il a partagé cette dernière saison aux côtés de 2 autres gardiens, dont le très expérimenté Marin Sego. Depuis qu’il s’est enveloppé dans le drapeau suisse à Cologne après la victoire en finale, tout le monde sait que son but était la reconnaissance de son pays d’adoption qu’il a largement contribué à qualifier pour l’Euro 2020 face à la Serbie, patrie de son champion de père. Mais Nikola n’est pas à un paradoxe près, lui qui aime tant la gagne et les défis dont le mano a mano avec les gardiens adverses. On sait son mental de battant et son envie de franchir une nouvelle étape dans sa carrière, d’écrire une page… Et c’est vers Chambéry qu’il partira cet été.
« Cher Supporter, Avant mon départ je voulais vous remercier pour ses 4 années passées ici à Montpellier. Si quelqu’un m’avait dit que j’allais écrire avec mon équipe l’une des plus belles pages de l’histoire du club, je ne l’aurais pas cru. J’ai passé 4 merveilleuses années et je peux regarder tout le monde dans les yeux car j’ai toujours tout donné et défendu les valeurs de ce club mythique. Je voulais vous remercier pour votre soutien et sachez que vous allez toujours être présents dans mon cœur. Je n’oublierai jamais ce qu’on a vécu ensemble. Je vous dis à bientôt. En attendant, prenez soin de vous. Allez le MHB ! Niko »
Mathieu Grebille #10
Mathieu, Paris en 2020, comme un retour aux sources pourrait-on dire car il est né à Paris en 1991. Mais c’est à La Martinique où sa maman s’était installée qu’il a grandi. Le hand à l’école, puis en club car il n’y avait pas de club de basket son sport alors préféré. Le hand, mais sans perdre de vue l’athlétisme qui forge le corps et l’esprit : tonicité musculaire et envie de bien faire, de progresser, de réussir. Un titre de vice-champion de France cadet au javelot récompense d’ailleurs ses qualités.
C’est dans le collectif France Jeunes qu’il reprend pied dans la capitale à 16 ans. Il rencontre alors Patrice Canayer qui lui propose, d’un œil averti, une place dans le centre de formation du MHB qui deviendra Academy. Commence alors en Août 2008 une belle AVENTURE !
Frédéric Anquetil qui l’accueille au centre de formation a vite saisi son potentiel : « un jump énorme, un bras, et un regard déterminé ». Tout s’enchaîne, fonte, course et ballon à l’entrainement, conseils de l’entraîneur jusqu’à ce premier match en pro, face à Aurillac, le 30 septembre 2009 et le premier but du nouvel arrière gauche du MHB. Pas encore 18 ans et beaucoup de promesses.
Mathieu est de toutes les compétitions et de tous les titres au carrefour des années 2010-2012 : trois fois Champion de France, deux coupes de France, trois coupes de la Ligue, deux Trophées des Champions. Et au final, en 2012 un contrat professionnel en bonne et due forme, une première sélection en équipe de France. Tout juste 21 ans pour celui qui allie avec sérénité intelligence et qualités physiques, que L’Equipe sous la plume de Laurent Moisset qualifiera de « Pépite pour rêver » (24 mars 2012). Le grand Mathieu — grand par la taille et le jeu — s’installe dans une trajectoire qui ne manquera ni de réussites ni de difficultés. Dominique Mercadier les résume en une phrase d’une brutale concision : « Le haut niveau c’est cruel » (Midi Libre 22 Août 2018). Matchs et sélections le conduisent au Championnat d’Europe en 2014 et du Monde au Qatar en 2015. Un virus en début de compétition, une luxation acromio-claviculaire en demi-finale et trois mois d’indisponibilité après opération. Suivra une rupture des ligaments croisés du genou, une nouvelle intervention chirurgicale, plus de 6 mois sans jouer. Et en mai 2017 une épaule mal en point qui lâche à Nantes le conduira à nouveau en salle d’opération. Repos forcé pendant plus d’un an le privant indirectement de la Ligue des Champions. Trois ans de galère, un contrat qui s’achève. Ce serait sans compter son sérieux, sa détermination, sa capacité à surgir du néant où les blessures l’ont conduit alors que son équipe, de raison et de cœur, atteint les sommets en Europe.
« On a changé une partie de mon corps. J’ai dû réapprendre à shooter, changer mon mouvement, ma façon de lancer le ballon … Ma seule et grande envie, jouer, reprendre du plaisir, réintégrer le groupe, tout faire pour apporter quelque chose à l’équipe…Je jouerai là où l’on aura besoin de moi, pivot s’il le faut » (Mathieu en 2018). On n’a pas changé l’homme, désireux de réussir, fidèle à son club, fier de ses titres, meurtri par les blessures, mais déterminé à vaincre le sort le plus funeste et fonder, à ses côtés, un parfait équilibre familial. Être résigné ne fait pas partie de son vocabulaire. Respect.
Le voilà alors face à un nouveau challenge, réussir ce que son entraineur lui propose lors de sa reprise en 2018 de glisser à l’aile gauche pour « en faire (du haut de son mètre quatre vingt dix huit) le meilleur ailier gauche de France et d’Europe ». Pari tenu ! Elu meilleur joueur au Trophée des Champions en 2018 et il réintègre, avec joie et détermination, l’équipe de France. « Être fort et confiant, ça aide beaucoup sur le terrain » reconnait-il. En attaque, en défense, farouche compétiteur, le #10 est revenu parmi les siens ! Un bel exemple de courage et d’abnégation.
« 2020 fin de contrat, Montpellier t’a vu grandir, confirmer tes talents, conquérir un statut. Paris, c’est un nouveau projet de carrière que tu vas certainement conduire, avec les qualités que nous te connaissons : passion, respect et discrétion »
« 12 ans ! Presque la moitié de ma vie LOL ... En arrivant à Montpellier à 16 ans, je voyais l’occasion de tout donner pour réaliser un rêve qu’on est si nombreux à partager. Bien que je n’ai jamais su jusqu’où cela me mènerait, je n’aurais jamais imaginé que mon aventure montpelliéraine se terminerait ainsi... Cela me fait prendre conscience une fois de plus que l’on ne sait pas de quoi demain sera fait, et qu’il faut profiter au maximum de la chance que l’on a tous les jours, de faire ce métier. En 12 ans, j’ai vécu énormément de moments forts en émotions ! Des bons, des mauvais, et contrairement à ce que l’on a l’habitude de dire, je les retiendrais tous quels qu’ils soient, car ce sont tous ces moments qui font de moi l’homme que je suis aujourd’hui. Tout ça pour vous dire, à vous tous qui m’avez encouragé, entraîné, vous qui avez joué et transpiré pour ce maillot, vous qui avez tout comme moi, tout donné pour ce club, vous dire tout simplement MERCI ! Je suis fier et heureux d’avoir pu porter les couleurs du Montpellier Handball aussi longtemps. Je terminerais non pas en vous disant au revoir, mais à bientôt ! Car même si je pars pour vivre un nouveau chapitre dans ma carrière, Montpellier aura toujours une place forte dans mon cœur ! Mathieu »