4 mai 2003 : le MHB remporte la première Ligue des Champions du hand français
« Je m’engage, auprès de Patrice Canayer, pour que le MHB devienne champion d’Europe dans les deux ans. J’ai une totale confiance en les dirigeants de ce club et en son entraîneur. » Visionnaire, Georges Frêche ? Deux ans après cette déclaration du Maire de Montpellier, datée de mars 2001 (L'Equipe, reprise dans le Livre des 40 ans du club), le Montpellier Handball remporte la Ligue des Champions. Une première historique pour un club français.
Alors que les Montpelliérains n'avaient pas encore dépassé le stade des quarts de finale de la C1, ils vont réussir un parcours remarquable, débuté par une première place en phase de poules (5 victoires, 1 seule défaite, 166 buts marqués, 160 encaissés) face aux slovènes du RD Prule 67 (Ljubljana), aux russes du Medvedi Tchekhov (Moscou) et aux tchèques du HC Baník Karviná (Karvina).
Au cours de cette saison 2002/2003, la sortie des phases de poules donne directement droit à un ticket pour les quarts de finale. Confrontés à Zagreb, le MHB dépasse son record dans la compétition en se qualifiant pour les demi-finales. Grâce à un match nul à l'aller, en Croatie (28-28) puis une victoire à « Bougnol » (34-25). Capitaine de l'équipe, Laurent Puigségur se souvient : « Ce que je me rappelle du match, c'est la grosse bronca sur nos joueurs ex-yougoslaves, Mladen Bojinovic et Andrej Golić. C'était extrêmement dur. Il y avait des mots que l'on ne comprenait pas mais qu'eux comprenaient et qui étaient assez difficiles à entendre. Ce que je me rappelle aussi, c'est le but entre les jambes à deux ou trois secondes de la fin de match de Renato Sulic sur un coup-franc direct. Ils égalisent sur cette action. On repart de là-bas avec le match nul. On est relativement satisfait et on sait qu'on devra faire le "boulot" au match retour. L'idée de ce match aller, c'était d'avoir toutes nos chances pour le match retour qui s'est très bien passé avec une qualification facile pour les demi-finales.»
En demi, les Bleus & Blancs retrouvent le RD Prule 67, qui avait terminé 2ème de leur poule. Vaincus de deux buts à l'aller, à Ljubljana, ils s'imposent 29-23 à Montpellier, dans un Palais des sports René Bougnol plein à craquer, alors qu'un écran géant était déjà en place, à la Comédie, pour voir les montpelliérains se qualifier pour la première fois de leur histoire en finale de la Ligue des Champions.
En finale, se dresse le Portland San Antonio, tombeur de Veszprem. Le club basé à Pampelune est celui de Jackson Richardson, star du hand français et ancien joueur de Patrice Canayer au PSG-Asnières. Le match aller, en Espagne, ne laisse que peu d'espoirs aux héraultais de devenir champions d'Europe une semaine plus tard. La défaite est cinglante : 27-19. « On n'était pas prêts, reconnaitra plus tard Patrice Canayer, au micro de beIN Sports (vidéo ci-dessous). N'ayant jamais joué de finale de Coupe d'Europe, on s'est dit qu'on allait préparer ce match comme les autres. On s'était préparé à l'ordinaire alors que ça allait être extraordinaire.»
Finalement, le match retour sera, lui, encore plus qu'extraordinaire. « C'était impossible alors ils l'ont fait ! », « Phénoménal ! » titraient Midi Libre et L'Equipe. En remontant plus de 8 buts et en dépassant toutes les attentes, terminant le match à 31-19 dans un Bougnol en fusion, le MHB signait, à date, le plus grand exploit de son histoire et l'un des plus grands de l'histoire des finales de Ligue des Champions. Un match d'anthologie que nous vous proposons de revivre en vidéo ci-dessous.
Noire de monde, la Place de la Comédie pouvait célébrait toute la nuit ses champions d'Europe, avant qu'ils ne soient reçus à l'Elysée par le Président de la République, Jacques Chirac.
Patrice Canayer concèdera par la suite : « l'expérience qui a entouré le match aller, le match retour et la préparation des deux matchs, est certainement l'expérience professionnelle la plus riche que j'ai vécue de toute ma carrière. »
Un nouveau doublé national... qui fait triplé !
Fallait-il se contenter d'être champions d'Europe, cette saison-là ? C'était mal connaître ce groupe qui avait soif de titres. Le sur-lendemain de la finale retour de Ligue des Champions, la bande à Canayer se déplace en Savoie et remporte une autre « finale », un « Clasico » à Chambéry, 2ème du championnat, qui lui assure son 6ème titre de champion de France. Les Montpelliérains auront été premiers du championnat de la première à la dernière journée.
Le 1er juin 2003, au Parnasse, dans sa ville de naissance, Patrice Canayer remporte une 5ème Coupe de France d'affilée, d'un but face à Créteil (21-20), et devient, avec ses joueurs, la première équipe à réaliser un « triplé » de titres dans l'histoire du MHB.
Il n'y aura que la Coupe de la Ligue qui aura résisté aux montpelliérains cette année-là. La finale, disputée en milieu de février, sera perdue face à... Créteil, déjà finaliste de la première coupe nationale de la saison (23-27).
L’effectif vainqueur de la Ligue des Champions, de la Coupe de France et champion de France 2003 :
Bruno Martini, Thierry Omeyer, Aurelien Imhoff - Grégory Anquetil, Jean-Louis Facila, Michaël Guigou, Damien Scaccianocce - Didier Dinart, Laurent Puigségur, Sylvain Rognon - Andrej Golić, Geoffroy Krantz, Rastko Stefanovič - Mladen Bojinović, Cédric Burdet, Rabah Gherbi, Franck Junillon, Damien Kabengele, Nikola Karabatic, Sobhi Sioud.
Staff : Patrice Canayer, Didier Marcy, Fabrice Grasset, Alain Carmand.
Président : Robert Molines.
Le bilan sportif de la saison 2002/2003 :
- Vainqueur de la Ligue des Champions.
- Champion de France.
- Vainqueur de la Coupe de France.
- Finaliste de la Coupe de la Ligue.